Alors qu'Avallon s'apprête à intégrer le Parc régional du Morvan, la charte de celle-ci couvrant la période 2007-2018 propose plusieurs directions en terme de respect de l'environnement. Mais l'Association des Amis de Montcimet-Anost-Cussy (Amac) estime que ces propositions ne vont pas dans le sens du bien-être des habitants.
Pour Frank Wittendal, président de l'Amac, « la Charte est excessivement permissive dès lors qu'il s'agit de satisfaire les lobbys de toutes sortes. Ce fut très clair en ce qui concerne le lobby éolien. Rien dans la charte ne protège l'environnement, ni les résidents du Parc contre les implantations d'éoliennes, au contraire ».
Les représentants du Parc s'avouent assez surpris de ces accusations. Sophie Jouët, responsable de la communication, explique que « la zone du Parc n'est absolument pas apte à recevoir des éoliennes, qui ne sont de toute façon pas rentables. S'il est vrai que nous ne pouvons pas interdire toutes les implantations, nous avons notre mot à dire ». Pour Michèle Desmoulins, maire d'Anost et présidente du groupe Paysage du Parc, il s'agit d'une tempête dans un verre d'eau. « Je ne suis pas en colère contre cette association, mais je regrette que certaines personnes mettent en cause la Charte sans en connaître réellement les tenants et les aboutissants. Ce monsieur nous reproche, par exemple, des délais trop courts dans l'enquête publique, mais s'il n'était pas dans la région à ce moment-là nous n'y pouvons rien. » La maire d'Anost s'inquiète surtout de la portée de ces accusations, « non seulement elles sont entièrement fausses, mais en plus elles sont contre-productives ».
Concernant le dossier des implantations d'éoliennes, Michèle Desmoulins observe que la Charte devait tout naturellement répondre à cette question, « mais que dit-elle finalement ? Que le vent ne permet pas ces implantations. Que peut-on dire ou faire de plus ? »
Frank Wittendal ne l'entend pourtant pas de cette oreille : « Le moyen éolien est en fait permis partout dans le Parc – et il faut savoir que les éoliennes, ce sont des turbines d'une capacité allant jusqu'à 2,5 millions de watts, placées sur des pylônes qui peuvent dépasser 100 mètres de haut, et dont le niveau de bruit dépasse les 100 décibels. »
S'il ne croit pas en la parole des élus, c'est notamment en prenant pour exemple l'exploitation forestière qu'il estime « désordonnée (coupes à blanc, chemins défoncés, friches de souche), et les installations de hangars n'importe où et n'importe comment, contre lesquels la charte n'a rien pu faire ».
Par ailleurs il s'interroge sur, selon lui, l'approximation de l'étude. « De l'aveu même des rédacteurs de la charte, le référentiel statistique, économique et démographique utilisé est complètement obsolète : données essentiellement de 1999, ou antérieures, pour étayer un projet de charte couvrant la période 2007-2018. »
Pour Michèle Desmoulins, « il faut savoir faire la part des choses et ne pas accuser à tort et à travers. Pourquoi jeter le discrédit de cette façon ? C'est vraiment dommage. »
Frank Wittendal fait valoir quant à lui que son association ne demande que le devoir de transparence dans les discussions des élus, « car les gens sont de plus en plus excédés par les décisions prises en catimini, les mettant devant le fait accompli et les laissant sans aucun recours, alors qu'elles les concernent au premier chef. Nous ne faisons pas de lobbying pour ou contre. Nous nous contentons de mettre les choses au clair, afin que chacun puisse agir en connaissance de cause ».
Les élus, comme Michèle Desmoulins, ne considèrent pas qu'il s'agit d'un malentendu mais plutôt d'une mauvaise appréciation de la situation et des dossiers : « n'oublions pas une chose : le Parc c'est nous ! »