Le GENE (Groupe écologique de Nemours et des environs) est né il y a 25 ans. Plusieurs actions attirent l'attention comme l'occupation de la rue Dumée ou pendant 15 ans le ramassage des papiers usagers. Leur réflexion les a conduit à garder la gratuité de leurs publications pour informer au maximum et à tisser des liens dans un réseau associatif aux diverses compétences (juridiques, carrières, nettoyage des forêts, espèces menacées, gestion des déchets, protection des sols, qualité des eaux, cadre de vie, etc.).
Samedi dernier, le GENE a convié ce réseau (18 associations présentes) pour une rencontre suivie d'un repas, auquel ont pris part 40 à 50 personnes et d'un petit verre convivial avant d'entamer la suite : la conférence de Serge Latouche sur « le pari de la décroissance », livre paru en 2006.
Il prend un exemple : quand l'algue verte, qui double sa surface chaque année, recouvre la moitié d'un étang, il ne reste qu'un an et l'étang sera asphyxié. Pourtant chacun pense : « on a le temps, ce n'est que la moitié ». Notre société basée sur l'accumulation illimitée du capital fonctionne ainsi depuis 1750. Elle cherche à croître à l'infini pour renouveler des profits illimités : une utopie ! La croissance ne peut être infinie, elle se heurte aux limites de la planète. Utopie basée sur la pub (2e budget mondial après l'armement), vraie pollution mentale, surproduire plus pour accroître la consommation, surjeter plutôt que réparer ou réutiliser, et sur les crédits si ça dépasse les revenus. Le « toujours plus » a une fin qui sera atteinte d'ici une trentaine d'années, estime Serge Latouche.
L'empreinte biologique, soit la surface utile pour vivre et assimiler nos déchets, diffère fortement selon les pays, mais tous pays confondus, la capacité de régénération biologique de la planète est dépassée de 30 %.
La décroissance est un slogan pour sortir de cette logique absurde et s'émanciper de la dictature des marchés financiers, arrêter le déménagement planétaire pour tout (vêtements, nourriture...) avec un programme à l'échelon local, à la base, comme réduire le gaspillage, réutiliser, recycler, relocaliser...
Une présentation de chiffres qui font frémir, une réflexion à mener pour un « comment » basé sur la qualité et non plus sur la quantité.