Avant même d'être certaines de voir le jour sur le plateau gâtinais des communes de Mondreville, de Gironville et de Sceaux du Gâtinais, dont la délimitation proposée par les conseils municipaux a été acceptée par la préfecture en mai dernier, la douzaine d'éoliennes prévues dans le projet de l'entreprise Eneria-Adelis, dont l'enquête publique pourrait être ouverte cet automne, font monter la tension entre partisans et opposants.
Demandeur d'un débat public impartial et de la mise en place d'un référendum pour ce projet qu'ils refusent, les membres de l'Association pour la Protection du Plateau du Gâtinais Sud et son président M. Vigorito, qui fédère des habitants du plateau du Gâtinais et pas seulement ceux des communes directement concernées, comptaient bien participer à la réunion d'information et de présentation du projet préalable à l'enquête publique qui se tenait mercredi soir dans la salle polyvalente de Mondreville.
Echaudé par leur participation en force lors de la réunion prévue "en comité restreint" à laquelle assistait le député Didier Julia il y a quelques semaines et soucieux de tenir compte des règles de sécurité concernant le nombre de personnes acceptables dans la salle, le maire Patrick Chaussy a refusé l'entrée de la salle aux personnes n'habitant pas la commune, contraignant ceux qui souhaitaient suivre la réunion à signer une feuille de présence. Stupéfaits et scandalisés, les Mondrevillois membres de l'APPGS ont décidé de soutenir leur président refoulé et de ne pas participer à la réunion.
Un vif débat s'est alors engagé à la porte de la salle entre le maire et les opposants au projet. Vincent Mével, adjoint au maire de Guercheville et membre de l'association, s'est déclaré scandalisé d'une telle attitude "qui ne fait pas honneur à la démocratie". A l'intérieur, la présentation s'est déroulée sans incidents et les responsables d'Energia-Adelis se sont efforcés de répondre avec précision aux questions qui ont été soulevées par l'assemblée.
A l'extérieur, aux côtés de nombreux membres de l'association AID-Château-Landon opposée à l'ouverture d'un 3e site d'enfouissement, venus tenter de faire connaître leur position au nouveau sous-préfet après leur échec de la veille, la colère de chacun s'est fait entendre.
M. Vigorito a souhaité que M. Chaussy fasse bonne mesure "des intérêts personnels". Qu'il se plie aux exigences de l'article 7 de la charte de l'environnement qui stipule que les citoyens doivent être associés aux projets éoliens. "Rien n'est fait dans la transparence" nous a-t-il déclaré. "M. Chaussy nous avait assuré de nous inviter à cette réunion lors de la dernière rencontre avec le député Didier Julia. Il semblait avoir accepté l'idée d'un référendum sous la tutelle du sous-préfet comme le lui avait suggéré M. Julia. Aujourd'hui, c'est une réunion d'information préalable à l'enquête publique qui se déroule, un projet qui ne fait nullement l'unanimité des habitants."
"La balle n'est plus dans notre camp" souligne le maire. "A partir du moment où nous avons décidé en conseil municipal la création d'une ZDE (zone de développement éolien) et que celle-ci a été adoptée par la préfecture, la décision appartient au préfet qui jugera du bien-fondé de cette réalisation après avoir pris connaissance de l'enquête publique qui sera ouverte cet automne".