Mouvement de protestation contre les promoteurs des éoliennes industrielles
Bien décidé à obtenir du maire de Mondreville, Patrick Chaussy, qu'il organise une réunion publique sur le projet d'implantation d'éoliennes sur la commune comme il le réclame depuis le mois de mars 2007, Angelo Vigorito, le président de l'APPGS (Association pour la Protection du Plateau du Gâtinais Sud), avait réuni ses troupes mercredi soir afin de faire entendre la voix des opposants au projet à l'occasion d'une réunion de concertation organisée avec le député Didier Julia, consentie à M. Vigorito par M. Chaussy, en « petit comité ».
Quelque peu choqué par la méthode utilisée, Patrick Chaussy a néanmoins maintenu la réunion programmée, en accord avec M. Julia. C'est donc autour d'une table ronde en présence d'une large délégation des représentants de l'APPGS que s'est engagé le débat, très électrique mais néanmoins courtois. M . Vigorito a rappelé les divers griefs qui ont fait l'objet de nombreux échanges épistolaires et il a exprimé le refus catégorique de ses adhérents, habitants du plateau Gâtinais, d'accepter un projet éolien « imposé sans réelle concertation ». Il a souligné que l'attitude « entêtée » du maire et de son conseil municipal à souhaiter cette implantation était « en totale contradiction » avec ce que préconise l'article 7 de la Charte de l'environnement, de valeur constitutionnelle depuis 2005, qui exige la participation du public au processus décisionnel dans le domaine de l'environnement ayant des conséquences sur le bien-être des populations.
Interpellé pour des déclarations jugées contradictoires par les opposants au projet, et notamment celle récente par laquelle il aurait signifié qu'il n'y avait pas d'argument opposable à l'implantation d'éoliennes dans ce projet, Didier Julia a totalement assumé ses propos, soulignant qu'alors, le guide méthodologique de la préfecture, qui vient d'être publié, n'avait pas encore fixé les règles à suivre, notamment en ce qui concerne le Parc gâtinais. Il a rejoint sur leur terrain les manifestants qui réclament un référendum, précisant qu'il préférait le consensus aux recours, toujours possibles, qui n'aboutiraient qu'à faire traîner la réalisation ou abandonner le projet, tandis que les tensions, déjà importantes, au sein de la petite communauté ne feraient qu'empirer.
Patrick Chaussy, qui a vivement regretté les actions menées depuis plusieurs semaines par des opposants non identifiés, tags, inscriptions injurieuses, calomnies nominatives… s'est engagé à organiser la réunion publique réclamée à la fin du mois de juin.
Le député Didier Julia a apporté son savoir dans ce domaine et s'est engagé à solliciter du nouveau sous-préfet, qu'il devait rencontrer vendredi, d'inscrire cette affaire au chapitre des priorités et de bien vouloir assister à la réunion publique afin d'engager ou non l'Etat dans le cas où un référendum serait décidé, puisque la décision finale lui appartient. Soucieux d'apaiser les querelles, il a rappelé que la qualité de vie de la région tenait certes à son environnement exceptionnel, mais également à la qualité des relations conviviales et solidaires qui sont la marque des petits villages du sud Seine-et-Marne.
Tandis que les discussions continuaient bon train dans la salle du conseil municipal, Didier Julia, attendu pour une autre séance de travail dans une autre commune, a livré un rapide compte rendu de la réunion aux militants restés au dehors et a pris le temps de répondre à leurs nombreuses interrogations.